Témoignage de Robert Ayers, mitrailleur de nez lors de cette mission.

 

"J'avais 20 ans à l'époque.

Le 17 juillet 1944, nous avons eu comme objectif de bombarder les ponts et voies ferrées de la ville d'Avignon en France.

Nous somme arrivés sur l'objectif et le bombardement s'est bien passé car le temps était clair.

Après le larguage, la DCA qui était tres forte et dense, commencà à nous toucher. Notre aile droite fut touchée et deux moteurs commencèrent à prendre feu.

J'étais mitrailleur à l'avant de l'appareil et un obus éclata à quelques metres de mon poste de mitraillage. Le plexiglasse qui le protegeait fut pulvérisé sous le choc. Je n'ai jamais eu autant aussi peur de ma vie.

Ensuite, deux autres obus nous touchèrent une fois de plus. Un sur une des ailes et l'autre dans le fuselage. C'est à ce moment là que j'entendis dans la radio un cri d'agonie de la part de l'un de nos mitrailleur Willis D harless. Il avait recu un éclat mortel au niveau de la poitrine.

Notre pilote Ben Hill, commenca alors à quitter la formation pour essayer d'aller se poser en Corse. Cette idée fut vite abandonnée car nous perdions trop de carburant et l'avion devenait de plus en plus incontrolable. Il retourna sur le sol francais et donna l'ordre d'évacuer l'appareil. Je me dirigeais alors vers le fond de l'appareil pour sauter en parachute par la sortie de secours.

Dans le cockpit, notre co-pilote james Zimmerman qui était un remplacant le jour de cette mission refusa d'évacuer l'appareil. Ben Hill le lui ordonna mais James Zimmerman retorqua qu'il allait poser cet avion coute que coute avec ou sans son accord.

Ben Hill lui laissa sa place de pilote et nous nous parachutames. Je sus plus tard que Zimmerman posa avec succes l'appareil sur le ventre à Castries. Un vrai exploit sachant que plusieurs moteurs ne fonctionnaient plus. Lors de notre entrainement on nous expliqua d'ailleurs comment poser un avion sur le ventre et c'était une démarche hautement risquée sachant que si l'avion touchait en premier le nez ou la queue de l'appareil, le crash était inevitable.

Lors de ma descente en parachute, les allemands nous tirerent dessus mais par chance je ne fus pas touché.

Arrivé au sol, mon premier reflexe fut de me decrocher de mon parachute et d'aller l'enterrer. Je partis ensuite en reconnaissance pour voir si il n'y avait pas d'allemands, je pouvais les voir au loin avec leurs camions. Je continuais plsuieurs heures mon chemin et décidais de me cacher pres d'un buisson ou je m'endormis.

Quelques heures plus tard, je fus reveillé par un jeune soldat d'origine russe qui avait été enrolé à Leningrad dans l'armée allemande. Il me conduisit a un poste de commandement allemand ou un officier le récompensa d'une bouteille d'alcool et de plusieurs paquets de cigarette. C'est apres quelques jours là bas que je fus envoyé en allemagne, direction, le stalag.."

 

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